• Née en 69 av JC (approximativement)
    Décédée en 30 av JC (approximativement

    Reine d’Égypte, elle usa de son habileté politique et de son charme pour tenter de sauver son pays Cléopâtre VII est une reine d'Égypte de la famille des Lagides qui gouverne son pays entre 51 av. J-C. et 30 av. J-C., successivement avec ses frères et époux Ptolémée XIII et Ptolémée XIV puis avec le général romain Marc-Antoine. Elle est considérée comme le dernier pharaon de l'Égypte antique avant la conquête romaine. Cléopâtre est un personnage dont la légende s'est emparée, de son vivant même, et dont le tragique de la mort n'a fait que renforcer la tendance au romanesque qui entoure le personnage et qui parfois gêne l'historien dans une approche objective de cette reine d'Égypte, sans doute la femme la plus célèbre de l'Antiquité. Nous disposons de peu de sources et les principales, Plutarque, Suétone et Appien, n'évoquent Cléopâtre que pour autant qu'elle prenne place dans l'histoire romaine. C'est ainsi que nous ne savons pratiquement rien de ce qu'elle fait à Rome aux lendemains de l'assassinat de César, ni à Alexandrie durant l'absence de Marc Antoine entre 40 et 37 av. J.-C.

    De plus l'historiographie antique lui est globalement défavorable car inspirée par le vainqueur de Cléopâtre, l'empereur Auguste et son entourage dont l'intérêt est de noircir la reine afin d'en faire l'adversaire malfaisant de Rome et le mauvais génie de Marc Antoine. Ainsi ce jugement de l'historien du Ier siècle de notre ère, Flavius Josèphe : « Elle fit d'Antoine l'ennemi de sa patrie par la corruption de ses charmes amoureux ». Cela explique la prudence des historiens actuels et l'enthousiasme des cinéastes ou romanciers pour un tel personnage.

    Cléopâtre est née sans doute en 69 av. J-C probablement à Alexandrie. Elle est l'une des trois filles (connues) de Ptolémée XII Aulète, roi d'Égypte et vraisemblablement d'une concubine, puisque Strabon affirme que Ptolémée XII n'eut qu'une seule fille légitime, Bérénice IV, qui régna de 58 av. J.-C. à 55 av. J.-C

    Cette bâtardise n'est pas un handicap, Ptolémée XII lui-même est un fils illégitime de Ptolémée IX, mais elle entretient le mystère sur les origines maternelles de Cléopâtre, avec l'hypothèse d'une ascendance égyptienne. C'est l'un des facteurs, outre le fait qu'elle parle égyptien, qu'avancent certains historiens pour expliquer le curieux titre de la reine, philopatris (« qui aime sa patrie »), lequel surprend dans une dynastie qui privilégie plutôt les liens dynastiques (« qui aime son père... sa mère... sa sœur... », etc.) que l'attachement aux pays et aux peuples qu'ils gouvernent. Mais peut-être ne faut-il y voir qu'une attention plus marquée, rare chez ses prédécesseurs s'y l'on excepte Ptolémée VII, à l'Égypte indigène.

    Cleopatra VIIIl est difficile de cerner la véritable personnalité de Cléopâtre, qu'un certain romantisme a contribué à déformer, mais elle avait à l'évidence beaucoup de courage et fut suffisamment puissante pour inquiéter les Romains. Aucune source sûre ne vient nous éclairer sur son aspect physique qui échappe à un classement esthétique banal. Certaines pièces de monnaies donnent l'image d'une femme aux traits lourds et au nez assez proéminent. En revanche, on sait qu'elle avait une présence forte et du charme, qu'elle dégageait une puissante séduction et que tout cela était complété par une voix ensorcelante ainsi qu'un esprit brillant et cultivé.



    En effet alors que l'éducation des filles, même de familles royales, est négligée dans le monde grec ou hellénistique, Cléopâtre bénéficie apparemment de l'enseignement de pédagogues cultivés qui, sur un esprit intelligent, donne d'excellents résultats. C'est ainsi que Cléopâtre est une véritable reine polyglotte et parle, outre le grec, l'araméen, l'éthiopien, le mède, l'arabe, sans doute aussi l'hébreu et la langue des Troglodytes, un peuple vivant aux abords de la mer Rouge. De tels dons ne durent pas la laisser non plus longtemps démunie face au latin encore que des Romains aussi cultivés que César parlaient un grec parfait.

    Nous ignorons tout de son enfance et de ses années d'adolescence. Tout au plus pouvons nous imaginer qu'elle dut observer les évènements du règne chaotique de son père avec une grande acuité. La puissance de Rome, qui intervient militairement pour rétablir Ptolémée XII en 55 av. J.-C. renversée par sa fille aînée Bérénice IV trois ans plus tôt, est certainement un élément compris et assimilé par la jeune Cléopâtre. Les tribulations du règne précédent apprennent aussi à la future reine à utiliser tous les moyens pour se débarrasser de ses adversaires ou de ceux qui gênent ses projets comme son jeune frère Ptolémée XIV en 44 av. J.-C. Elle imite en cela l'exemple paternel, Ptolémée XII n'ayant pas hésité à faire exécuter sa fille Bérénice IV en reprenant le pouvoir en 55 av. J.-C.

    Le testament du roi Ptolémée XII, mort en 51 av. J.-C., désigne comme ses successeurs Cléopâtre et un frère cadet de celle-ci, Ptolémée XIII, d'une quinzaine d'années environ, à qui elle est nominalement mariée car selon la coutume ptolémaïque, elle ne peut régner seule. Rien ne prouve que Cléopâtre ait voulu exercer la totalité du pouvoir à l'époque, en tout cas les titulatures de cette période lui accordent toujours la seconde place.

    A l'automne 49 av. J.-C. les relations se dégradent entre les deux souverains. Les causes de cette rupture sont ignorées. Toujours est-il qu'à partir de cette date le nom de la reine figure dans les textes officiels avant celui de Ptolémée XIII. En fait c'est une véritable guerre qui éclate entre les deux monarques puisqu'à l'été 48 av. J.-C. ils se font face à Péluse. Il semble que Cléopâtre se trouve en difficulté car elle doit fuir en Syrie puis à Ascalon où elle trouve de l'aide.

    C'est alors qu'intervient la puissance romaine. En effet Pompée, vaincu par Jules César à Pharsale au début du mois de Juin 48 av. J.-C., tente de trouver refuge en Egypte. Le jeune roi Ptolémée XIII et ses conseillers jugent sa cause perdue et pensent s'attirer les bonnes grâces du vainqueur en le faisant assassiner, dès qu'il pose pied sur le sol égyptien le 28 juillet 48 av. J.-C., sous les yeux de son entourage. César, qui débarque deux jours plus tard, est semble t-il furieux de ce lâche forfait et n'éprouve pour le pharaon que mépris.

    Cependant il reste en Egypte pour des raisons privées peu glorieuses, bien qu'il évoque les vents contraires pour différer son retour. En effet il tente d'obtenir le remboursement de dettes que Ptolémée XII avait contractées auprès d'un banquier romain et qu'il a reprise à son compte. Il juge pour cela indispensable de réconcilier le couple royal et tente à s'y employer à la fin de l'année 48 av. J.-C.. Les deux souverains sont convoqués au palais royal d'Alexandrie. Ptolémée XIII s'y rend après diverses tergiversations ainsi que Cléopâtre. C'est à ce moment que se déroule, s'il est authentique, l'épisode du tapis dans lequel la reine se serait fait enroulée afin de parvenir auprès de César. Celui-ci tente d'imposer le statu quo ante c’est-à-dire le retour au testament de Ptolémée XII ce qu'accepte semble t-il Cléopâtre mais pas son frère guère impressionné par les faibles effectifs de César (environ 7000 hommes). Celui-ci se retrouve même prisonnier dans Alexandrie à la fin de 48 av. J.-C. sans renforts. Seule la noyade accidentelle de Ptolémée XIII dans le Nil le 15 janvier 47 av. J.-C. met fin au conflit.

    Cléopâtre épouse alors un autre de ses frères cadets, Ptolémée XIV sur l'injonction de César. Cependant elle est la seule à détenir réellement le pouvoir et le protocole enregistre cette prépondérance en plaçant le nom de la reine en tête des actes officiels. Sa liaison avec César n'est un mystère pour personne. Ce dernier cependant doit bientôt quitter Alexandrie pour combattre le roi du Pont, Pharnace, puis les derniers partisans de Pompée en Afrique. De retour à Rome il convoque les souverains lagides en 46 av. J.-C. Les raisons de cette convocation sont imprécises. César, lui-même marié, souhaite-t-il retrouver sa maîtresse qu'il loge dans sa propriété de la rive droite du Tibre ? Veut-il impressionner par l'éclat des quatre triomphes qu'il célèbre durant l'été 46 av. J.-C. ? A-t-il comme objectif de montrer ce qu'il en coûte de se révolter contre Rome en faisant figurer dans son triomphe la sœur de Cléopâtre et de Ptolémée XIV, Arsinoé, qui s'était fait reconnaître reine par les troupes de Ptolémée XIII ? Difficile de trancher pour une hypothèse plutôt qu'une autre. On connaît peu de chose sur ce séjour de deux ans à Rome et le seul geste officiel de César en sa faveur est de faire placer une statue dorée de la reine dans le sanctuaire de Vénus Genetrix ancêtre mythique de la gens Iulia dont il est issu

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    Au moment où elle se prépare à rentrer sur Alexandrie, au début de l'année 44 av. J.-C. César est assassiné. Elle quitte alors Rome à la mi-avril fait escale en Grèce, où elle accouche d'un garçon nommé César (en général le nom de Césarion est utilisé pour le distinguer de son glorieux géniteur), puis fait voile vers Alexandrie où elle arrive en juillet 44 av. J.C. Elle profite de la situation confuse qui suit la mort de César pour rétablir l'autorité de l'Egypte sur Chypre, qui avait été cédé à Rome par Ptolémée XII en 59 av. J.-C.

    A peine de retour dans son pays elle fait assassiner Ptolémée XIV, à la fois monarque inutile et rival potentiel. La naissance de son fils lui assure un successeur éventuel et elle prend donc seule le titre de reine. Cléopâtre, enfin seule souveraine d'Égypte, même si c'est au nom de son fils, est confrontée à des années difficiles. En 43 av. J.-C. une famine s'abat sur son pays, puis la crue du Nil fait défaut deux années consécutives (41 av. J.-C./42 av. J.-C.). Il semble que la reine se soit préoccupée essentiellement de l'approvisionnement de sa capitale, qui est le vrai centre de son pouvoir et prompt à se rebeller. De plus il lui faut compter avec les quatre légions romaines installées par son défunt amant qui se livrent à des exactions jusqu'à leur départ en 43 av. J.-C..

    La guerre que se livrent les assassins de César, Cassius et Brutus et ses héritiers, Octave et Marc Antoine, oblige la reine à des contorsions diplomatiques. En effet Brutus tient la Grèce ainsi que l'Asie Mineure tandis que Cassius s'installe en Syrie. Le gouverneur de Cléopâtre à Chypre, Sérapion, aide donc Cassius avec sans aucun doute l'assentiment de la reine quels que soit les sentiments que lui inspire l'un des assassins de César. Sérapion sera officiellement désavoué plus tard. Dans le même temps Cléopâtre envoie une flotte aux partisans de César, qui reconnaissent Césarion pour roi. Cette flotte est victime d'une tempête au large de la Libye mais le geste place la reine dans le camp des vainqueurs quand en 42 av. J.-C. les républicains sont écrasés à Philippes.

    Nous ignorons depuis quand Cléopâtre, âgée de 29 ans en 41 av. J.-C. et le général romain, qui a une quarantaine d'années, se connaissent. Nous savons que Marc Antoine était l'un des officiers qui avaient participé au rétablissement de Ptolémée XII en 55 av. J.-C. mais il est peu probable qu'ils se soient fréquentés, Cléopâtre n'ayant à l'époque qu'une quinzaine d'années. Il est plus vraisemblable qu'ils se soient fréquentés lors du séjour à Rome de la reine. Pourtant lors de leur rencontre en 41 av.J.-C. ils semblent assez mal se connaître.

    Dans le partage du monde romain intervenu après l'écrasement des républicains, l'orient est dévolu à Antoine. Il reprend alors le projet de César avant sa mort, c'est-à-dire une grande expédition contre les Parthes. Pour cela il convoque les souverains des royaumes clients à Tarse, en Cilicie, y compris la reine d'Égypte. Celle-ci connaît au moins un des défauts de l'officier, sa vanité et son amour du faste, aussi arrive-t-elle dans un navire à la poupe dorée et aux voiles pourpres, siégeant sous un dais d'or entourée d'un équipage déguisé en Nymphes, Néréides et Amours. Puis elle invite Marc Antoine à son bord pour un somptueux banquet. Commence alors une liaison de dix ans, sans doute l'une des plus célèbres de l'Histoire.

    Dans un premier temps Marc Antoine suit Cléopâtre à Alexandrie où il passe l'hiver 41 av. J.-C./40 av. J.-C. laissant son armée. C'est à ce moment qu'une vaste offensive des Parthes leur permet de s'emparer de la Syrie, du sud de l'Asie Mineure, et de la Cilicie. Antigone, un prince de la famille des Asmonéens, hostile aux Romains est installé sur le trône de Jérusalem. Marc Antoine mène une courte contre-offensive depuis Tyr puis est obligé de rentrer à Rome (été 40 av. J.-C.) où s'affrontent ses partisans et ceux d'Octave. Il conclut avec ce dernier la paix de Brindes en octobre 40 av. J.-C. et épouse sa sœur, Octavie. Pendant ce temps à Alexandrie Cléopâtre accouche de jumeaux, un garçon Alexandre Hélios et une fille Cléopâtre Séléné.

    La séparation dure trois ans, du printemps 40 av. J.-C. à l'automne 37 av. J.-C. et nous ne savons rien ou presque de l'action de la reine durant cette période. Au retour d'Antoine, les deux amants se retrouvent à Antioche à l'automne 37 av. J.-C., celui-ci entame une politique nouvelle. Alors que ses officiers et ses alliés ont chassé les Parthes il substitue là ou c'est possible des États clients, qui lui sont fidèles, à une administration directe de Rome. C'est ainsi qu'Hérode devient roi de Judée avec l'appui direct d'Antoine. C'est un phénomène identique qui se déroule en Galatie, dans le Pont et en Cappadoce. Cléopâtre en tire un bénéfice immédiat puisqu'elle se voit confirmer la possession de Chypre, qui est en fait effective depuis 44 av. J.-C., mais aussi de villes de la côte syrienne, du royaume de Chalcis, au Liban actuel, et de la côte cilicienne. Elle reconstitue ainsi une partie de la thalassocratie des premiers rois lagides

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    En 37 av. J.-C./36 av. J.-C. Marc Antoine entame une campagne contre les Parthes qui tourne au désastre en grande partie causé par un hiver rigoureux dans les montagnes d'Arménie et du nord-ouest de l'Iran actuel. Antoine lui-même en réchappe de peu. Cléopâtre est restée à Alexandrie pour accoucher d'un troisième enfant du couple, Ptolémée Philadelphe. Après 37 av. J.-C., on commence à voir à Rome dans l'alliance entre Antoine et Cléopâtre une menace contre l'Empire et contre Octave. Celui-ci envoie sa sœur Octavie, la femme légitime d'Antoine et la mère de ses deux filles Antonia l'Aînée (la future grand-mère de Néron) et Antonia la jeune (future mère de Germanicus et de Claude) au début du printemps 35 av. J.-C. rejoindre son mari. Antoine ordonne à sa femme, lorsque celle-ci parvient à Athènes, de rebrousser chemin. Octavie, sans montrer extérieurement le moindre signe de contrariété ordonne aux troupes qui l'accompagnent, des renforts de son frère pour son époux, de poursuivre leur chemin vers Alexandrie.

    Antoine projette en effet de faire oublier son échec militaire de 36 av. J.-C. et lance en 35 av. J.-C. une seconde expédition plus chanceuse. L'Arménie, la Médie font acte d'allégeance et Antoine célèbre un triomphe, non à Rome, mais à Alexandrie où Cléopâtre et ses enfants sont associés. Un peu plus tard Césarion est proclamé roi des rois, Alexandre Hélios reçoit en partage l'Arménie et les terres au delà de l'Euphrate, Ptolémée quant à lui se voit confier, nominativement bien sur car il a environ 2 ans, la Syrie et l'Asie Mineure. Enfin Cléopâtre Séléné se retrouve à la tête de la Cyrénaïque. Il semble que le caractère hasardeux et chimériques de ces projets grandioses et irréalistes, une partie non négligeable de ces royaumes ne sont pas réellement sous le contrôle réel de Marc Antoine, n'échappe pas à Cléopâtre qui se contente plus prosaïquement de réclamer à son amant, en vain, la Judée.

    Les relations avec Octave s'enveniment de nouveau en 32 av. J.-C. et poussent à l'affrontement. Nul doute qu'Octave craint Marc Antoine et sa popularité, encore forte au sénat, mais le triomphe d'Antoine en 35 av. J.-C. et la désignation de Ptolémée XV/Césarion comme roi des rois lui font envisager un danger plus vaste encore. Après tout ce jeune homme est le seul fils de César et il pourrait un jour lui venir l'idée, si les circonstances s'y prêtent, de venir réclamer son héritage paternel. Aussi Octave va s'employer à dénigrer Marc Antoine par tous les moyens et surtout Cléopâtre, l'Égyptienne, celle qui le tient sous ses charmes et qui l'oblige à des abandons qu'Octave estime désastreux pour Rome. La plupart de ces accusations sont de mauvaise foi et de la propagande auprès de l'opinion publique romaine mais sont aussi pour beaucoup à l'origine de la « légende noire » de Cléopâtre chez beaucoup d'auteurs antiques.

    La guerre voit l'Égypte fournir une part importante de l'effort de guerre, plus de 200 trières, ainsi que les royaumes alliés, à l'exception notable de l'habile Hérode qui visiblement fait le pari d'une victoire d'Octave. Il est vrai que c'est son intérêt car il sait que la reine d'Égypte lorgne sur son royaume depuis fort longtemps. Mais Marc Antoine mène la guerre en dépit du bon sens, sans énergie et alors qu'Octave peine à constituer son armée il lui laisse le temps de s'organiser. Octave n'est guère un grand chef de guerre mais il compte avec Agrippa un officier compétent qui lui donne rapidement l'avantage. Lorsque éclate la bataille navale d'Actium (septembre 31 av. J.-C.), Cléopâtre comprend rapidement l'issue finale de la guerre et rompt le combat avec sa flotte. Cette fuite, seul moyen de sauver ce qui peut l'être, est évidement exploitée par Octave auprès des officiers et des hommes d'Antoine dont beaucoup changent d'allégeance.

    Les derniers mois sont assez mal connus. Antoine retourne en Égypte et ne prend pratiquement aucune mesure pour lutter contre l'avancée de plus en plus triomphale d'Octave. Il consume ses forces en banquets, beuveries et fêtes somptueuses sans se soucier de la situation. Que fait Cléopâtre? Les sources manquent. Certaines affirment qu'elle cherche à séduire Octave. L'anecdote est-elle crédible, difficile à dire. Il est probable que les charmes de la reine approchant de la quarantaine et après au moins quatre maternités avaient faiblis. Il semble qu'elle ait surtout cherché à mettre Césarion à l'abri en l'expédiant à Méroé, au Soudan.

    Vers août 30 av. J.-C. Octave arrive à Alexandrie. À la fausse annonce du suicide de Cléopâtre, Marc-Antoine met fin à ses jours en se jetant sur son épée. Mourant il est transporté par Cléopâtre dans son propre tombeau. Celle-ci est conduite devant Octave qui la laisse se retirer avec ses servantes. Cette attitude est curieuse de la part du futur Auguste car il semble ne prendre aucune précaution pour prévenir un suicide de la reine dont il a pourtant besoin pour figurer à son triomphe. Craint-il qu'à l'instar de sa sœur Arsinoé, figurant au triomphe de Jules César en 46 av. J.-C., elle n'inspire aux Romains que compassion plutôt que haine. Il n'est pas impossible qu'Octave ait espéré le suicide de Cléopâtre, qui pouvait passer pour une lâcheté supplémentaire accréditant la thèse défendue par sa propre propagande.

    Cléopâtre se donne la mort, selon Plutarque dans sa Vie d'Antoine, en se faisant porter un panier de figues contenant deux aspics venimeux. Si Césarion est exécuté sur ordre d'Octave les trois autres enfants d'Antoine et Cléopâtre sont emmenés à Rome et élevés par Octavie, restée fidèle à la mémoire de son mari

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