• Les jeux dangereux à l’école : information et prévention

                     

     

    Profitons d’une information parue dans Le Parisien la semaine dernière, sur l’hospitalisation d’un collégien de Balzac (Paris 17e), suite à un jeu dangereux, le 200, pour rappeler les jeux dangereux à l’école.

    Le 200 consiste à frapper la victime à 200° s’il ne prononce pas le mot 200. Un vrai jeu stupide qui a conduit le jeune adolescent de 12 ans à l’hôpital pour un traumatisme crânien et une ecchymose à la rotule.

    Nous avons tous parlé à nos enfants des risques de la circulation, des inconnus dans la rue, du tabac, de l’alcool, de la pédophilie, de la drogue, ..., mais nous n’osons pas évoquer ces "jeux " dangereux de peur de susciter la curiosité.
    Aussi, parfois par ignorance.

    Sans INFORMATION, il ne peut pas y avoir de PREVENTION.

    Un guide Les jeux dangereux et les pratiques violentesa été édité pour aider la communauté éducative à prévenir et repérer les signes de jeux dangereux et les pratiques violentes. Ce guide est enrichi d’expériences engagées sur le terrain par des équipes éducatives et des associations l’Apeas et SOS-Benjamin.

    Mais nous, en tant que parent, que connaissons nous de ces "jeux" dangereux ?
    Les enfants n’osent pas en parler. L’école ne veut pas affoler.

    Or si l’on ne peut connaître actuellement avec certitude le nombre d’enfants et d’adolescents qui s’adonnent à ces "jeux" dangereux et à ces pratiques violentes, ces phénomènes sont récurrents.

    Depuis plusieurs années, l’Apeas et SOS-Benjamin, deux associations créées par des parents d’enfants victimes du jeu du foulard, interviennent dans les établissements scolaires. Mais le plus souvent, c’est à la suite d’un incident, plus rarement de manière préventive.

    On distingue deux types de « jeux » dangereux et de pratiques violentes : les « jeux » de non-oxygénation et les « jeux » d’agression.

    Les « jeux » de non-oxygénation

     
    Les « jeux » de non-oxygénation ou d’asphyxie, de strangulation, de suffocation sont appelés de plusieurs noms : trente secondes de bonheur, rêve bleu, rêve indien », « jeu » du cosmos, « jeu » des poumons, « jeu » de la tomate, de la grenouille... Le plus connu est le « jeu » du foulard.

    Ce type de « jeu » consiste à freiner l’irrigation sanguine du cerveau par compression des carotides, du sternum ou de la cage thoracique, pour ressentir des sensations intenses, des visions pseudohallucinatoires.
    Dans la plupart des cas, il n’existe pas de rôle défini en tant que victime ou agresseur car la relation peut s’inverser : l’étrangleur devient alors l’étranglé. Cependant, il a été rapporté quecertains jeunes ont pratiqué ce « jeu » sous la contrainte ou la pression d’un groupe. Mais l’enfant peut aussi reproduire seul l’étranglement grâce à un lien quelconque, avec un risque accru de strangulation et de pendaison dont les conséquences sont irréversibles puisque, comme il est seul, personne ne pourra le réveiller.

    Conséquences physiques et psychologiques

     
    Les symptômes post-anoxiques (privation sévère d’oxygène) sont nombreux et variables selon la durée de l’anoxie. Celle-ci peut aussi conduire à un coma profond, voire à la mort. Le risque de mort est d’autant plus grand que l’enfant reproduit ce « jeu » seul à son domicile.
    La pratique intensiveet répétée du « jeu du foulard » peut alors être à l’origine d’un véritable comportement de dépendance, qui pousse l’enfant ou le jeune à rechercher toujours plus de sensations par le biais de l’auto-asphyxie.

    Ces jeux sont utilisés pour éprouver des sensations intensesqui donnent aux jeunes un sentiment d’existence. Ils se mettent en danger, sans avoir réellement conscience, ni penser aux conséquences négatives de ces pratiques. Les jeunes qui recherchent ce type de « jeux » ressentent un attrait pour d’autres comportements à risques : expérimentation des toxiques, prise de risque en véhicule motorisé, dans le domaine sportif…. Ils sont souvent décrits comme « casse-cou », curieux, vifs et aimant les nouvelles expériences, même si elles sont dangereuses ou interdites.

    Les « jeux » d’agression

    Le dénominateur commun des « jeux » d’agression (hétéro-agressifs) est l’usage de la violence physique gratuite, généralement par un groupe de jeunes envers l’un d’entre eux. On distingue les jeux intentionnels et les jeux contraints.

    Les « jeux » intentionnels
    Tous les enfants participent de leur plein gréaux pratiques violentes. Quelques exemples de ce type de « jeu » : Le « jeu » du cercle infernal, le « jeu » de la cannette, le « jeu » du mikado, le bouc émissaire, le petit pont massacreur ou la mêlée, le jeu du jugement, le petit pont boulette, la tatane…
    Le principe est toujours le même. Au sein d’un cercle de jeu, un objet est lancé ; le joueur qui ne le rattrape pas devient la victime et est alors roué de coups par les autres joueurs.

    Les « jeux » contraints

     
    L’enfant qui subit la violence du groupe n’a pas choisi de participer.
    Il est clairement identifié comme une victime puisqu’il n’a pas donné son consentement. .
    Quelques exemples de ces « jeux » contraints :
    - le « jeu » des cartons rouges, le « jeu » de la ronde
    - le « jeu » de la mort subite ou de la couleur : un enfant qui porte le plus grand nombre de vêtements de la couleur désignée le matin est frappé et humilié toute la journée
    - le « jeu » du taureau : un groupe d’enfants ou d’adolescents foncent, tête baissée, sur un enfant désigné
    - le « jeu » de Beyrouth : des enfants demandent à un autre la capitale du Liban. Si l’enfant ne sait pas répondre à cette question, il est frappé sur ses parties masculines
    - le « happy slapping », en français « joyeuses claques » : il s’agit d’une pratique consistant à filmer, à l’aide de son téléphone portable, une agression perpétrée par surprise, puis de procéder à la diffusion de ces images. Cette pratique, outre les violences physiques, vise également à porter atteinte à la dignité et à l’image de la victime.
    Le « happy slapping »
    Un acte grave puni par la loi : Les nouvelles dispositions législatives prévues par la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance (article 222-33-3 du code pénal), précisent les peines encourues par les auteurs de ces infractions.
    3 ans d’emprisonnement et 45 000 €d’amende
    Sont également punis par la loi :
    - le fait d’enregistrer et de diffuser des images de violence ;
    - le fait de diffuser l’enregistrement de telles scènes.
    Ces infractions sont très largement le fait de lycéens et même de collégiens.
    Aussi convient-il de sensibiliser les élèves et leurs parents à la gravité de ces actes et de les informer des sanctions auxquelles s’exposent leurs auteurs.

    Conséquences physiques et psychologiques

    Qu’ils soient intentionnels ou contraints, ces jeux peuvent avoir des conséquences graves et diverses : hématomes, fractures, séquelles neurologiques, voire mener à la mort. Les victimes de ces jeux peuvent présenter des manifestations psycho-traumatiques
    – troubles du sommeil, reviviscence de l’événement traumatique, idées noires – ainsi que des symptômes anxiodépressifs susceptibles d’évoluer vers l’apparition d’une phobie scolaire, de pensées suicidaires, avec parfois des passages à l’acte.

    Il existe peu de travaux portant sur les enfants agresseurs et sur les enfants victimes de ces « jeux ». Toutefois, plusieurs études ont permis de confirmer certaines caractéristiques, qu’il s’agisse des victimes et/ou des agresseurs.

    Les victimes
    Ce sont généralement des enfants anxieux, timides, soumis, qui apparaissent comme des proies faciles. Ils ne se défendent pas et deviennent très rapidement des boucs émissaires.
    D’autres victimes, à l’inverse, ne sont pas timides mais possèdent certaines qualités, sur le plan physique, scolaire, socio-économique…, qui peuvent attiser la jalousie et l’excitation. Elles peuvent aussi se présenter comme provocatrices.

    Les agresseurs
    Dans leur très grande majorité, il s’agit surtout de garçons. Les filles peuvent, elles aussi, exercer une violence, même si celle-ci se manifeste surtout sur le plan psychologique ou émotionnel.
    Parmi ces agresseurs, on peut distinguer deux profils : les agresseurs actifs et les agresseurs passifs.
    - Les agresseurs actifs et/ou initiateurs, sont décrits comme des enfants dominateurs et charismatiques qui présentent parfois un trouble du comportement antisocial se traduisant par de fréquentes attitudes transgressives et violentes. Ce sont des enfants souvent repérés comme ayant un fort besoin de sensations fortes, une grande impulsivité, une tendance à s’emporter.
    - Les agresseurs passifs ne présentent pas de telles caractéristiques.
    Ils sont surtout entraînés par l’effet de groupe qui les pousse à devenir violents sous le regard de leurs camarades et du leader charismatique. Certains d’entre eux peuvent présenter un profil de personnalité dépendante, manquant d’assurance. Dès lors, la peur de représailles peut s’avérer particulièrement efficace sur ces jeunes.

    Les signes d’alertes

     
    Il convient de garder à l’esprit que l’apparition de l’un ou plusieurs de ces signes ne signifie pas que l’enfant ou l’adolescent s’adonne obligatoirement à l’un de ces jeux. Il ne s’agit là que de rassembler un certain nombre d’éléments d’information, d’alerter sur la convergence de signes destinés à favoriser une certaine vigilance des adultes sur ces pratiques.

    Les signes d’alertes pour les « jeux » de non-oxygénation
    Signes physiques
    - traces rouges autour du cou ;
    - joues rouges ;
    - violents maux de tête à répétition ;
    - troubles visuels passagers (mouches volantes, vision floue…) ;
    - bourdonnements d’oreilles, sifflements ;
    - fatigue ;
    - défaut de concentration, oublis, absences brèves de la conscience, défaut de la mémoire récente.
    Signes comportementaux
    - découverte d’un foulard, d’une écharpe, d’une corde, d’une ceinture, d’un lien quelconque, que l’enfant garde et veut garder sur lui en permanence, ou qui traîne sans raison auprès de lui ;
    - agressivité soudaine, violence verbale et/ou physique ;
    - isolement, repli sur soi ;
    - questions posées par l’enfant sur les effets, les sensations et les risques de la strangulation.

    Les signes d’alertes pour les « jeux » d’agression

     
    Un certain nombre de signes peut alerter sur une éventuelle participation active ou passive de l’enfant à ce type de jeu
    Signes physiques
    - blessures, traces de coups, vêtements abîmés, vols ;
    - manifestations neurovégétatives-somatiques : sueurs, tremblements, douleurs abdominales, nausées…
    Signes comportementaux
    - présence de manifestations anxieuses : troubles du sommeil, refus d’aller en classe…
    - agressivité soudaine, violence verbale et/ou physique.
    Ce travail d’investigation est d’autant plus nécessaire que la demande d’aidede la part des victimes de ces « jeux » dangereux est rarement orientée vers les adultes, et surtout vers les parents.

    Association de Parents d’ Enfants Accidentés par Strangulation (APEAS )


    Une association deparents de victimes du jeu du foulard. L’association a pour but d’apporter aide et réconfort aux familles qui se trouvent dans la même situation que nous.
    L’association souhaite informer et prévenir des dangers du jeu du foulard et de ses dérivés les jeunes, les familles, les professionnels de l’éducation, de la santé et de la justice.
    Le seul désir de ses parents est que plus personne ne vive le cauchemar qu’ils ont avons vécu, que plus aucun enfant ou adolescent ne meure de la pratique d’un jeu stupide dont il ignorait ou sous estimait le danger.

    Les premières évocations d’accidents datent des années 1950. Depuis 2000, une moyenne de 10 décès est recensée chaque année en France par l’APEAS (qui n’a pas connaissance de l’ensemble des cas).

    Plusieurs jeunes garderont définitivement des séquelles, plus ou moins importantes, du coma dans lequel ils ont été plongés (crises épileptiques, paralysies et état végétatif irréversible).

    L’Apeas dénonce l’insuffisance d’information et de prévention. "Nous n’avons cessé de supplier les pouvoirs publics de réagir, assure Françoise Cochet, sa présidente. Mais les notes de service envoyées aux inspecteurs d’académie ne sont pas suffisamment relayées dans les établissements scolaires et les écoles." "Peu de choses ont été faites par l’éducation nationale, qui répugnait à en parler par peur d’inciter à ces jeux", renchérit la présidente de SOS-Benjamin, Magali Duwelz.

    A lire, Alerte aux jeux dangereux de Magali Duwelz.
    Cet ouvrage a une visée informative et préventive. Communiquer est le meilleur moyen de démasquer et d’intervenir sur ces conduites a risque avant qu’il ne soit trop tard.


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  • Jeu du foulard: la mort à la clé x_corscolos5f
    Des dizaines d'enfants sont décédés suite à ce défi stupide: serrer un foulard autour de sa gorge encore et encore

    BRUXELLES Jouer à s'étrangler. A Mourir. Appelé différemment par les jeunes, le jeu du foulard, est également connu sous le nom de jeu du cosmos, du rêve indien, des 30 secondes de bonheur, de l'étranglement, de la tomate, de la navette spatiale, de la nuit merveilleuse...
    Mais attention, ces noms à évocation paradisiaque sont en réalité loin d'apporter les sensations voulues, le plaisir intense. Non, ces jeux stupides conduisent droit à la mort.
    En France, des dizaines de jeunes sont déjà morts en tentant, eux aussi, de défier les lois de la nature. Il n'y a en effet pas de miracle: compresser ses carotides (artères qui conduisent le sang du coeur à la tête) afin d'atteindre l'évanouissement peut également mener au coma. Voire à la mort.
    Si en Belgique, cette pratique est peu connue, en France elle sème la panique. Tant dans les cours d'écoles, que dans les colonies de vacances. Certains jeunes s'y adonnent même en solitaire dans leur chambre. Le lendemain, c'est alors la maman qui découvre le corps sans vie de son enfant... Ce jeu dangereux touche toutes les classes sociales. Il est pratiqué de la primaire au secondaire. Mais la plupart des adeptes, essentiellement des garçons, ont entre 12 et 15 ans. Récemment, une enfant de huit en a été victime!

    Témoignage émouvantx_corscolos5f

    ´ Jonathan n'avait que 13 ans et il est mort le 19 juillet 2000. Ce jour-là, je le cherchais depuis plus d'une heure lorsque je l'ai trouvé, à 23 h 00, pendu avec un torchon et une corde. Il était au fond du hangar où on range le foin ´, explique sa maman.

    `Les pompiers qui sont arrivés tout de suite, nous ont dit que mon fils était mort depuis au moins 2 heures´. Et pourtant quelques heures avant sa mort rien ne laissait supposer le pire. ´ On avait passé une journée agréable, comme tant d'autres. Jonathan était venu goûter à 16 h à la maison, je repassais dans la cuisine, nous avons échangé quelques mots. Puis, puis il est ressorti´, poursuit cette maman qui jamais n'aurait pensé que c'était la dernière fois qu'elle voyait son fils vivant.

    `Tout d'abord nous avons cru à un suicide et avec les gendarmes, nous avons cherché dans sa chambre en pensant trouver une lettre qui expliquerait son geste, mais rien. Alors les gendarmes ont mené une petite enquête auprès de l'entourage et du lycée qu'il fréquentait. Et lorsqu'à deux reprises au mois d'octobre les articles du journal ont dévoilé le jeu du foulard, c'est à ce moment-là que je me suis souvenue d'un détail qui n'avait pas attiré mon attention sur le coup.

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    Depuis 3 ou 4 mois, sa maman avait trouvé tous les jours dans le lit de son fils sa ceinture de robe de chambre. `Pourtant, je lui avais posé la question de ce qu'il faisait avec, il m'avait répondu qu'il aimait bien l'avoir pour dormir, et puis on n'en a plus reparlé.´ Mais quelques semaines après sa mort, sa maman a trouvé dans son armoire cette fameuse ceinture. `Mais il y avait un noeud coulant au bout de la ceinture´. Jonathan, comme des dizaines d'autres jeunes, avait, lui aussi, défié la mort...

    D'autres témoignages seront évoqués, ce soir, dans l'émission Envoyé Spécial sur France 2.

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    image hébergée par photomaniak.com

    Jeux dangereux à l'école

    Attention, la strangulation n'est pas la seule pratique!



    BRUXELLES Fin novembre dernier, Quentin, 13 ans est passé à tabac par d'autres élèves dans la cour du collège. Trois jours d'hospitalisation plus tard, il explique à ses parents ce qui s'est passé: il a été victime d'un nouveau jeu à la mode dans les cours de récréation, le jeu de la canette.
    L'un des élèves est désigné pour être frappé par une quinzaine d'autres élèves.
    Le jeu du foulard n'est pas le seul danger des cours de récréation. Voici, un récapitulatif des différents jeux:

    Le jeu du foulard: se pratique en groupe ou seul par la strangulation. Le danger de mort est bien réel vu le nombre de décès à ce jour en France, eu Europe et outre-Atlantique. On le nomme aussi : rêve indien, nuit merveilleuse, cosmos...

    Le jeu de la tomate ou jeu du sternum: il consiste à se bloquer la respiration par forte contraction du sternum. On signale de nombreux cas avec séquelles, parfois irréversibles.

    Le jeu de la canette: au sein d'un cercle de joueurs, une canette de soda est lancée. Si l'enfant désignée victime ne la rattrape pas, inéluctablement, il sera roué de coups par l'ensemble des joueurs. Ici aussi, les dangers sont énormes: de nombreux cas avec coma ont été recensés.

    Le bouc émissaire est un enfant désigné dès le matin par un élève décideur et ceci pour toute la journée...

    La mort subite : est le sort de l'enfant qui porte le plus grand nombre de vêtements de la couleur désignée le matin. Il est frappé et humilié toute la journée.

    Le petit pont ou la mêlée : une victime est repérée par un groupe de jeunes. Au signal de l'un d'entre eux, elle est mise à terre et battue.



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