• Les pluies d’animaux au fil du temps

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    Les pluies d'animaux sont un phénomène météorologique extraordinaire décrivant la chute du ciel de nombreux animaux, souvent d'une seule espèce. Ces précipitations atypiques sont accompagnées ou non d'une averse classique. On trouve témoignage du phénomène dans de nombreux pays et à de nombreuses époques, et il a suscité à travers l'histoire de nombreux mystères et de nombreuses controverses.

    Ce sont le plus souvent des poissons et des grenouilles qui se trouvent dans ces « pluies », mais certaines espèces d'oiseaux sont aussi fréquemment mentionnées. Le phénomène est souvent tellement violent que les animaux retombent déchiquetés. Cependant, certains survivent parfois à cette chute, en particulier les poissons, ce qui laisse penser que le laps de temps séparant le « décollage » et le retour au sol est relativement faible. De nombreux témoignages décrivent les grenouilles tombées du ciel comme parfaitement intactes. Il arrive aussi fréquemment que les animaux tombent du ciel gelés, parfois emprisonnés dans la glace, ce qui tendrait à montrer que certains animaux terrestres sont projetés à des altitudes élevées où la température est inférieure à 0 °C.

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    Les témoignages à travers l'histoire

    Les témoignages de pluies animales ou de chutes d'objets organiques divers abondent dans la littérature antique.

    Le papyrus d'Alberto Tulli, papyrus perdu par son propriétaire et dont l'existence est contestée, témoigne déjà de phénomènes étranges dans l'Égypte pharaonique, en particulier l'apparition de ce qui pourrait être un OVNI, mais plus particulièrement d'une chute, depuis le ciel, de poissons et d'oiseaux.

    Dans la Bible, Josué et son armée sont aidés par une pluie de pierres qui s'abat sur l'armée amorite. La Bible évoque d'autres interventions célestes de ce type, comme les grenouilles apportant une des dix plaies d'Égypte.

    Au IVe siècle avant J.-C., le Grec Athénée évoque une pluie de poissons ayant duré trois jours dans la région de Chéronée dans le Péloponnèse.

    Au Ier siècle, Pline l'Ancien rapporte des pluies de chair, de sang, et d'autres matières animales comme la laine.

    Enfin, au Moyen Âge, la fréquence du phénomène dans certaines régions pousse certains de leurs habitants à s'imaginer que les poissons naissent adultes dans les cieux et tombent ensuite dans la mer.

    Dans l'époque moderne, et grâce à l'essor de la presse, des témoignages beaucoup plus fiables et toujours plus nombreux attestent du phénomène.

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    Gravure d'O. Magnus, datée de 1555, représentant une pluie de poissons.

    Quelques exemples choisis :

    En 1578, de grosses souris jaunes s'abattent sur la ville norvégienne de Bergen.

    D'après un certain John Collinges, une pluie de crapauds se serait abattue sur la ville anglaise d'Acle, dans le comté de Norfolk, si bien que le patron de la taverne du village dut les enfourner par centaines pour s'en débarrasser.

    Le 11 juillet 1836 est lue à l'Académie des sciences une lettre envoyée du sud de la France par un professeur de Cahors.

    “Ce nuage creva sur la route à 60 toises environ du point où nous étions. Deux cavaliers qui revenaient de Toulouse, où nous allions, et qui se trouvèrent exposés à l'orage, furent obligés de mettre leurs manteaux pour s'en garantir ; mais ils furent bien surpris et même effrayés, lorsqu'ils se virent assaillis par une pluie de crapauds ! Ils hâtèrent leur marche et s'empressèrent, dès qu'ils eurent rencontré la diligence, de nous raconter ce qui venait de leur arriver. Je vis encore de petits crapauds sur leurs manteaux, qu'ils firent tomber en les

    secouant devant nous”.

    Extrait d'une lettre de Monsieur Pontus, professeur à Cahors, à Monsieur Arago.

     

    “Le 16 février 1861, la ville de Singapour connaît un important tremblement de terre, suivi de trois jours de pluies importantes. Après trois jours et la fin des pluies, les habitants découvrent dans les flaques des milliers

    de poissons chats. Les autochtones affirment les avoir vus tomber du ciel, les occidentaux se montrent plus prudents dans leurs témoignages. Une fois les eaux retirées, on trouve d'autres poissons dans les flaques

    asséchées, notamment à des endroits n'ayant pas été touchés par l'inondation”.

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    La pluie de Singapour

    Le Scientific American rapporte une averse de serpents, atteignant pour certains 18 pouces de long (soit environ 45 cm), sur la ville de Memphis (Tennesee) le 15 janvier 1877. On trouve aux États-Unis plus d'une quinzaine d'exemples de pluie d'animaux rien que pour le XIXe siècle.

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    Le 7 septembre 1953, des milliers de grenouilles tombées du ciel envahissent les rues de Leicester dans le Massachusetts.

    En 1968, les journaux brésiliens évoquent une pluie de chair et de sang s'abattant sur une aire relativement large (1 km²).

    En janvier 1969, des canards morts tombent sur la ville de St. Mary's City dans le Maryland. D'après le Washington Post du 26 janvier 1969, le vol de canards avait été frappé de mort subite en plein vol, comme s'il avait subi une explosion, que personne n'a pourtant vue ou entendue.

    En 1978, il pleut des crevettes en Nouvelle Galles du Sud (Australie).

    En 2002, les poissons pleuvent en Grèce. Le journal Le Monde note :

    “Il ne fait pas toujours beau à Athènes certes. Et pas davantage dans les montagnes du nord de la Grèce. Mais les orages y ont le bon goût parfois d'aider au sourire et à la rêverie. À Korona, village haut perché, il a plu, mardi, des centaines de petits poissons”.

     

     

    Spécimens d'une pluie de poissons recueillis à Londres en 1984

     

    Théorie d'explication

    La première explication est que ces pluies d'animaux résulteraient de phénomènes météorologiques. En effet, un orage ou une tempête précèdent souvent le phénomène.

    Cependant, cette explication reste un peu simpliste et ne peut s'appliquer à tous les cas qui ont été rapportés et constatés. Une tornade ou des trombes sont incapables de trier les espèces et de déposer à un même endroit très délimité des milliers d'animaux dont certaines espèces vivent en solitaire ou en eau profonde.

    L'état des animaux pose également un problème. Ils sont souvent vivants et très frais ce qui signifie dans le cas de poissons que le transfert a été très rapide.

    Encore plus difficile d'expliquer les cas de poissons séchés, parfois décapités ou comment ces phénomènes surviennent alors que le ciel est calme. Dans tous les cas, ces phénomènes sont bien réels et sont attestés au fil des siècles.

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    Ce puffin fuligineux mort est l'un de ceux qui jonchèrent les rues de Capitola en Californie en 1961 

     


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