• LES VAISSEAUX FANTÔMES

    LES VAISSEAUX FANTÔMES
    <div-container></div-container> <div-container></div-container> <div-container></div-container> <div-container></div-container>
    Tout le monde connaît les histoires de vaisseaux fantômes qui errent sur les mers du globe. Le plus célèbre reste sans nul doute le Hollandais Volant (appelé aussi le Voltigeur hollandais), à tel point que Wagner en fit même un opéra, Le Vaisseau Fantôme. Le Hollandais Volant est devenu l'archétype du vaisseau fantôme.

    Le navire fantôme aurait été vu par de nombreux marins et, parmi ces témoins, le duc d'York, futur roi Georges V d'Angleterre. Le jeune duc, alors âgé de seize ans, était enseigne à bord de la Bacchante, lorsque, dans la nuit du 11 juillet 1881, alors que le navire se trouvait au large de l'Australie, quelque chose apparut dans l'obscurité. Une lumière venue de nulle part et qui s'approchait. Lorsqu'elle fut à environ 300 mètres, une forme se distingua nettement, celle d'un brick entouré d'un halo vaporeux.

    Le journal de bord de la Bacchante mentionne cette rencontre, qui eut une douzaine de témoins. « A quatre heures du matin, un brick passa sur notre avant, à environ trois cents mètres, le cap vers nous. Une étrange lumière rouge éclairait le mât, le pont et les voiles. L'homme de bossoir le signala sur l'avant, ainsi que le lieutenant de quart. Un élève officier fut envoyé dans la vigie. Mais il ne vit cette fois aucune trace, aucun signe d'un navire réel.

    Treize personnes ont été témoins de l'apparition.

    La nuit était claire et la mer calme. Le Tourmaline et le Cléopatre qui naviguaient par tribord avant nous demandèrent par signaux si nous avions vu l'étrange lumière rouge.

    Toutes les traditions côtières connaissent des légendes relatives à des vaisseaux fantômes, ou à des navires de morts. On en trouve trace dans la mythologie germano-scandinave, avec le vaisseau Naglafar, construit avec les ongles des morts, et barré par le géant Hrym. Le thème s'est cependant surtout exprimé chez les Celtes. Au VIe siècle, l'historien Procope écrivait (La Guerre des Goths, 1, IV, c. 20) :
    Illustration de G. Robinson pour Seven Seals de R. Kipling, 1908

    « Les pêcheurs et les autres habitants de la Gaule qui sont en face de l'île de Bretagne sont chargés d'y passer les âmes, et pour cela exempts de tributs. Au milieu de la nuit, ils entendent frapper à leur porte ; ils se lèvent et trouvent sur le rivage des barques étrangères où ils ne voient personne, et qui pourtant semblent si chargées qu'elles paraissent sur le point de sombrer et s'élèvent d'un pouce à peine au-dessus des eaux ; une heure suffit pour ce trajet, quoique, avec leurs propres bateaux, ils puissent difficilement le faire dans l'espace d'une nuit. »

    Cette croyance, qui est très certainement antérieure à la guerre des Gaules, a survécu au moins jusqu'au début du XXe siècle. On croyait ainsi, dans le pays de Tréguier, qu'il existe une barque qui transporte les âmes des défunts, et surtout celles des noyés, vers des îles inconnues.

    « Les soirs d'été, quand le vent se tait et que la mer est calme, on entend gémir les rames et l'on voit des ombres blanches voltiger autour des bateaux noirs. Si quelqu'un tente de suivre en mer les barques qui portent les âmes des morts, il est obligé de les accompagner jusqu'à la consommation des siècles. » (Paul Sébillot, Le Folklore de France).

    Sur les côtes du Finistère, Lestr an Anaon, la Barque des Morts, vogue, de nuit chargée d'âmes. A Audierne, c'est le Bag-Noz, Bateau de Nuit, qui transporte les âmes. Il est commandé par le premier mort de l'année (par contre, à l'île de Sein, c'est le dernier noyé de l'année).

    Une croyance bretonne tenace voulait que certains navires ayant sombré revenaient avec leurs équipages de trépassés, mais qu'ils étaient plus grands à chaque apparition. Félix Franck, dans son livre La Danse des Fous (Paris, 1885) rapportait les propos d'un vieux marin qui avait fait partie de l'équipage d'un brick coulé sur la chaussée de l'île de Sein, et qui était le seul survivant.

    « Il disait que, depuis, il avait plusieurs fois rencontré son brick dans ses voyages lointains, mais qu'à chaque fois, il l'avait trouvé plus grand. Quand je le reverrai, ajoutait-il, ce sera un vaisseau à trois ponts, et au lieu de mourir dans mon lit, je naviguerai pendant l'éternité. »

    Le 11 juillet 1861, l'Inconstant, navire de la Royal Navy, voguait dans le Pacifique lorsque, à quatre heures du matin, un étrange vaisseau coupa sa route. Enveloppé d'une lueur phosphorescente, il s'agissait d'un voilier à deux mâts. L'officier de quart, présent, fut le premier à l'apercevoir lorsqu'il passait à environ deux cents mètres à bâbord. Un jeune aspirant le vit aussi, alors qu'il était sur la plage arrière. Il courut vers le gaillard pour mieux le voir, mais le brick fantôme et sa lumière spectrale disparurent subitement, laissant la mer aussi calme qu'auparavant.

    En 1887, un navire, parti de San Francisco et se rendant en Chine, croisa la route d'un vaisseau fantôme. Les hommes d'équipage virent soudainement un ancien trois-mâts, enveloppé d'une étrange lumière blanche. Il se rapprocha, puis disparut subitement. Les marins notèrent que, malgré un vent très fort, le navire avait toutes ses voiles dehors.

    En juillet 1934, à bord du yacht Mary Ann, le capitaine Hampson voguait en pleine mer, lorsqu'il pénétra dans une épaisse nappe de brume. Soudain, un navire surgit par tribord avant : c'était un vieux voilier. Hampson mit aussitôt la voile à gauche, mais trop tard. La Mary Ann éperonna le voilier. Pourtant, il n'y eut aucun fracas de bois brisé, le yacht effectua seulement une très large abattée, l'autre navire restant accroché à lui. Le capitaine examina le navire et son sang se glaça. Nul être humain n'était visible sur le pont. Les voiles déchirées et délavées se gonflaient de brise, mais dans le silence le plus total : pas un bruit de sillage, pas un battement de poulie, aucun craquement de cordage... rien qu'un silence terrifiant. Le navire disparut avant que Hampson eût pu lire son nom. Il était si troublé par son insolite rencontre qu'il ne songea pas à reprendre son ancienne route. Peu de temps après, la brume disparut et le soleil reparut. Hampson distingua alors, à l'horizon, un remorqueur qui tirait un train de bois.

    « Alors, rapporta-t-il, j'éprouvai un nouveau choc. Une partie de ce train de bois s'était détaché et se trouvait à fleur d'eau, juste en travers de la route que j'aurais tracée et que j'aurais suivie si je n'en avais été écarté par l'intervention opportune du navire fantôme. »

    Le 5 janvier 1937, vers 17 heures, le Khosron voguait prudemment sous une pluie battante, actionnant sa sirène toutes les deux minutes. Soudain, le son d'une autre sirène se fit entendre. Le capitaine fit aussitôt stopper les machines. Brusquement, la forme imprécise d'un navire surgit à bâbord et passa à moins de deux cents mètres. L'équipage put distinctement lire son nom : Tricoleur. Quelques minutes plus tard, la pluie cessa et la vue porta à sept milles. Etant donné leurs vitesses relatives, les deux navires ne pouvaient être éloignés de plus de trois milles. Pourtant, le Tricoleur avait disparu. Robinson, qui venait de faire le point, emmena alors le capitaine dans la chambre des cartes. A l'endroit où les navires s'étaient croisés, la carte indiquait : « M.S. Tricoleur, a explosé et coulé en ce point le 5 janvier 1931, à 17 heures. »

    En 1939, une centaine de personnes, sur une plage d'Afrique du Sud, au sud-ouest du Cap, observe un navire, toutes voiles dehors, qui traverse la mer rapidement, alors qu'il n'y a pas un souffle de vent. L'étrange vaisseau disparaît subitement.

    En 1942, le destroyer Kennison, de l'U.S. Navy, patrouillait à l'entrée de la baie de San Francisco, à la recherche d'éventuels sous-marins japonais. A cause du brouillard, la visibilité réduite obligeait à naviguer au radar. Tout était calme, lorsque, soudain, deux des marins de quart virent surgir de la brume une forme indétectable au radar : un vieux deux-mâts d'autrefois. Le navire, toutes voiles dehors, passa juste devant le destroyer. Les deux hommes sautèrent sur l'interphone, mais le voilier fantôme avait déjà disparu.

    Au printemps suivant, le Kennison eut l'occasion de croiser la route d'un autre vaisseau fantôme. Il patrouillait toujours devant les côtes californiennes, mais au large de San Diego, cette fois. La nuit était calme et étoilée. Sur la passerelle volante, deux marins de guet aperçurent soudain dans leurs jumelles un cargo qui se dirigeait vers eux. Ils donnèrent l'alerte, mais l'officier radar ne détectait rien d'anormal sur son écran. Pourtant, le navire était maintenant visible à l'oeil nu. Il se trouvait à environ 10 km et venait droit sur le destroyer. Puis, tout à coup, il disparut sans laisser de trace.

    Autre cas, en 1942, à Mouille Point, aux abords du Cap, où un navire fantôme apparut, s'approchant de la baie de la Table, avant de disparaître subitement.

    Si l'on en croit la tradition du village de Merigomish, en Nouvelle-Ecosse (USA), tous les ans, à l'équinoxe d'automne, se produirait toujours la même scène. Un trois-mâts carré arrive du nord-est et se rapproche de la côte. Les lumières des lanternes, sur le pont et dans les gréements, sont parfaitement visibles. Puis, tout à coup, le navire fait une embardée, comme s'il avait heurté un récif ou un banc. L'instant d'après, des flammes jaillissent tandis que des formes sautent à la mer. L'incendie gagne rapidement tout le pont, puis part à l'assaut des agrès et des mâts, dévore bientôt les voiles. Les mâts s'abattent, et, enfin, le vaisseau fantôme disparaît dans les flots.

    En 1944, un sous-marin américain croisant au sud de Formose observa un convoi qu'il supposa être japonais. Aucun convoi n'avait pourtant été signalé dans les parages. Le sous-marin le prit en chasse, mais, subitement, les navires disparurent. Des vérifications montrèrent que le convoi le plus proche se trouvait alors à cent milles.

    En 1959, deux navires de la marine britannique allèrent au secours d'une embarcation en détresse. Ils eurent la surprise, en s'approchant, de découvrir qu'il s'agissait d'une barge de déparquement de la Seconde Guerre mondiale, arborant le pavillon à croix de Lorraine de la France Libre. Le bateau disparut subitement.

    Plus près de nous, en janvier et février 1960, au large de l'Argentine, dans le golfe Nuevo, des sous-marins furent repérés, au sonar, par des destroyers de la marine nationale. Aussitôt, les navires de guerre fermèrent le golfe, et, n'ayant obtenu aucune réponse aux sommations d'usage, décidèrent de couler les sous-marins... en vain. Quelques heures plus tard, les échos sonar disparurent subitement. La situation se reproduit plusieurs fois au cours des semaines suivantes. Un cas similaire de sous-marins fantômes a été répertorié au Danemark

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique