• Lucky Luciano(1896-1962)

    Lucky Luciano(1896-1962)

    Lucky Luciano(1896-1962)
    <div-container></div-container> <div-container></div-container>Lucky Luciano, l'un des plus grands criminels que le monde ait jamais connu, est né sous le nom de Salvatore Lucania, à Lercara Friddi (en Sicile), en 1896, et est mort à Naples en 1962. Il fut certainement le criminel dont l'influence historique fut la plus considérable. Deux versions différentes expliquent l'origine de son surnom "Lucky" (le chanceux). La plus romancée le rattache à un passage à tabac, en 1926 (un "long tour" en argot, la victime étant emmenée en voiture dans un endroit tranquile). Selon les versions, il s'agissait des sbires d'un des deux principaux parrains new-yorkais, Masseria ou Maranzano. Il s'en était sorti miraculeusement vivant, et cela avait causé plusieurs cicatrices faciales, dont l'une endommagea une paupière, toujours à moitié fermée. La version la plus vraisembable indique qu'il misait souvent sur le bon cheval lorsqu'il jouait aux courses.



    Jeunes années
    Luciano immigra avec ses parents en 1906. Il commenca très tôt par le vol à l'étalage et le racket des garçons juifs plus jeunes en échange de sa protection. C'est ainsi qu'il rencontra Meyer Lansky envers qui il conserva une indéfectible amitié. À 18 ans, Luciano fut arrêté alors qu'il livrait de l'héroïne et passa six mois en prison. Sa notoriété s'accrut au sein du Five Points Gang, dont il devint un membre important. En 1920, il était un bootlegger puissant, en association avec Frank Costello, Meyer Lansky et Bugsy Siegel, et accessoirement Joe Adonis et Vito Genovese. À la même période, Costello lui fit rencontrer Dutch Schultz et Arnold Rothstein.


    La guerre des Castellammarese
    Lucky Luciano rejoignit ensuite la famille d'un des plus puissants parrains de New York, Joe Masseria. Alors que Luciano enrageait de voir de nombreuses opportunités de business s'envoler en raison du chauvinisme antisémite de la mafia, Masseria se méfiait de son ambition. Les épisodes suivant constituent l'épopée de la guerre des Castellammarese: les familles Masseria et celle de son rival Salvatore Maranzano s'affrontèrent de 1930 à 1931, avec pour conséquence plusieurs dizaines d'assassinats. Pour mettre fin à cette hécatombe et manigançant (avec Meyer Lansky) un plan pour prendre le pouvoir, Luciano passa un marché avec Maranzano, pour trahir Masseria, assassiné alors qu'il se trouvait avec lui au restaurant (Luciano était passé aux toilettes pour son alibi), avant de se retourner contre son nouveau patron.

    La vision de Luciano, son projet de syndicat du crime, sa volonté de bousculer les vieilles traditions de la mafia, ses relations (en particulier Meyer Lansky) et son sens aigu de la stratégie, ainsi qu'un charisme indéniable, amenèrent Lucky Luciano, désormais parrain de l'une des cinq familles de la Cosa Nostra de New York, a devenir le chef criminel dominant de la Commission (la direction du Syndicat national du crime), à l'issue de la guerre des Castellamarese en 1931.


    L'emprisonnement
    Tout comme Rothstein, Torrio, Costello et Lansky, Lucky Luciano restait sobre, tant pour l'alcool que pour le sexe (bien qu'ayant été victime de plusieurs MST). C'est pourtant de ces deux vices (en plus du jeu), qu'il tirait le plus fort de ses revenus au début des années 1930. Luciano aurait projeté d'organiser la prostitution selon des procédés d'optimisation industrielle. Cependant, en 1936, le procureur Thomas Dewey mit à jour son réseau de prostitution et Luciano fut arrété pour proxénètisme. Lors du procès, plusieurs prostituées et souteneurs furent appelés à témoigner, et Luciano écopa d'une peine de 38 ans d'emprisonnement. Son avocat parvint à le faire transférer à la prison de Dannemora (au lieu de la prison plus dure de Sing Sing). Grâce à ses accointances politiques, il put y bénéficier d'un traitement de faveur et recevoir régulièrement ses associés, ce qui lui permit de continuer à gérer son empire.


    La Seconde Guerre mondiale
    Lorque les États-Unis s'engagèrent dans la Seconde Guerre mondiale, Lucky Luciano sut tirer profit de la situation. L'ONI (services secrets de l'US Navy) fut intéressée par la capacité de Luciano de contrôler les docks de New York (par l'intermédiaire d'Albert Anastasia et du syndicat des dockers) contre d'éventuelles opérations de sabotage d'agents nazis. Ses services inclurent aussi des contacts avec le parrain de Palerme, Calogero Vizzini, pour faciliter le déroulement de l'invasion, par les troupes alliées, de la Sicile en 1943. Conformément au marché passé avec la marine, Luciano, après avoir bénéficié de conditions de détention plus clémentes, fut libéré une fois la guerre finie, mais il fut expulsé du territoire des États-Unis, dont il ne possédait pas la citoyenneté, en 1946. Il dut s'installer en Italie, pays d'origine où il n'avait vécu que six ans .


    La Conférence de La Havane
    En décembre 1946, poursuivant un voyage qui l'avait amené au Vénézuéla et au Mexique, Luciano se rendit à Cuba où il organisa (avec Meyer Lansky, Frank Costello et Joe Adonis) la conférence de La Havane, qui fut l'occasion pour lui de réaffirmer son leadership sur le Syndicat du crime. Albert Anastasia, Joseph Bonanno, Vito Genovese, Tommy Lucchese, Carlos Marcello, Willie Moretti, Joe Profaci et Santos Traficante étaient également présents. À cette occasion, des décisions de première importance furent prises, telles que l'investissement massif dans les casinos de La Havane, et l'assassinat de Bugsy Siegel, qui après ses investissements à Las Vegas, n'avait pas pu rembourser les sommes prêtées par la Commission. Par ailleurs il formula un arbitrage dans la rivalité entre Albert Anastasia (chef de l'une des cinq familles) et Vito Genovese. Ce dernier, ambitieux vindicatif souhaitant le retrait de Luciano (la gestion de sa famille, que convoitait Genovese, avait été confiée à Costello et Lansky), provoqua une vive altercation. En février 1947, Luciano fut de nouveau expulsé vers l'Italie suite à des pressions du gouvernement états-unien sur le gouvernement cubain de Fulgencio Batista.


    Le trafic international d'héroïne
    En 1947, Luciano s'installa à Naples (officiellement en tant que chef d'une entreprise d'import-export), où il tissa des liens avec les mafia italiennes, la Camorra, la N'dranghetta et les familles siciliennes. Considérant les énormes bénéfices potentiels d'un marché en pleine expansion, il souhaitait organiser un trafic international d'héroine, malgré les récriminations qu'il avait auparavant formulé envers Vito Genovese, précurseur contrarié sur ce terrain. En octobre 1957, il organisa au Grand Hotel des Palmes à Palerme une conférence à laquelle participèrent les principaux parrains siciliens ainsi que des représentants des cinq familles new-yorkaises, dont Joseph Bonanno et son consigliere (conseiller et bras droit) Carmine Galante. Il concrétisa ainsi des liens solides entre les mafias américaine et sicilienne et mit en place des filières de trafic d'héroïne : l'opium provenant de Turquie était raffiné en Italie. Il aurait également forgé des liens déterminants avec les traficants corse et la pègre marseillaise, notamment Antoine Guérini, dont les réseaux de trafic de drogue furent connu sous l'appellation de French Connection

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