• OSKAR SCHINDLER



    <citnode>Oskar</citnode> Schindler est né le 28 avril 1908 à Zwittau, dans la province de Moravie ( <citnode>Tchécoslovaquie</citnode> ). <citnode>Son</citnode> <citnode>père</citnode>, Hans, est d' <citnode>origine</citnode> autrichienne, sa <citnode>mère</citnode>, Louisa, est une fervente <citnode>catholique</citnode> . De tempérament <citnode>sportif</citnode> et extraverti, Oskar se <citnode>marie</citnode> très <citnode>jeune</citnode> <citnode>avec</citnode> la <citnode>fille</citnode> d'un <citnode>fermier</citnode> , <citnode>Emilie</citnode>, malgré l'opposition déclarée de leurs <citnode>familles</citnode> respectives. Regagnant Zwittau après son <citnode>service militaire</citnode> , il multiplie les frasques et n'<citnode>aura</citnode> dès lors <citnode>que</citnode> des <citnode>relations</citnode> intermittentes avec son épouse. <citnode>Celle</citnode> -<citnode>ci</citnode> <citnode>lui</citnode> restera cependant <citnode>fidèle</citnode> <citnode>tout</citnode> au <citnode>long</citnode> de <citnode>sa vie</citnode>.

    En 1935, l'
    <citnode>affaire</citnode> <citnode>familiale</citnode> dont Oskar est salarié fait faillite. Celui-ci devient <citnode>alors</citnode> <citnode>directeur</citnode> des <citnode>ventes</citnode> dans une usine de <citnode>Brno</citnode> et adhère, comme la majorité des <citnode>jeunes</citnode> de son <citnode>milieu</citnode>, au Parti <citnode>Allemand</citnode> des Sudètes.

    En 1938, l'
    <citnode>Allemagne</citnode> envahit les Sudètes, faisant de la <citnode>Bohème</citnode>-Moravie un Protectorat germanique. A l' <citnode>automne</citnode> 39, la <citnode>Pologne</citnode> <citnode>tombe</citnode> <citnode>sous</citnode> la <citnode>botte</citnode> nazie.
    <citnode>Arrivé</citnode> à <citnode>Cracovie</citnode> dans les fourgons des <citnode>troupes</citnode> allemandes, Schindler perçoit <citnode>tout de suite</citnode> les <citnode>avantages</citnode> n'il peut tirer de l'occupation. La <citnode>ville</citnode>, important noeud <citnode>ferroviaire</citnode> , est en <citnode>effet</citnode> propice aux <citnode>affaires</citnode> . <citnode>Elle</citnode> lui permettra de <citnode>devenir</citnode> <citnode>chef</citnode> d' <citnode>entreprise</citnode> et de connaître, <citnode>pour</citnode> la <citnode>première</citnode> fois, la <citnode>prospérité</citnode>.

    Schindler
    <citnode>jette</citnode> son dévolu <citnode>sur</citnode> la <citnode>Compagnie</citnode> Rekord, une modeste fabrique spécialisée dans le <citnode>matériel de cuisine</citnode> : <citnode>casseroles</citnode> émaillées, <citnode>cocottes</citnode> , <citnode>etc</citnode>. Située 4, <citnode>rue</citnode> Lipowa, à Zablocie, la compagnie employait <citnode>jusqu</citnode>'à une <citnode>époque</citnode> récente quelque 45 ouvriers, mais se <citnode>trouve</citnode> en <citnode>cessation</citnode> de <citnode>paiement</citnode> et ne fonctionne <citnode>plus</citnode> qu'au ralenti depuis la <citnode>mise</citnode> sous séquestre d'une <citnode>partie</citnode> de ses <citnode>machines</citnode>. Elle constitue donc à tous égards une excellente <citnode>occasion</citnode>.

    <citnode>Grâce</citnode> à Abraham Bankier, directeur <citnode>administratif</citnode> de la Rekord, Schindler trouve des <citnode>investisseurs</citnode> <citnode>juifs</citnode> au <citnode>sein</citnode> d'une population en désarroi, <citnode>contrainte</citnode> de <citnode>vivre</citnode> de trocs après la <citnode>confiscation</citnode> de ses avoirs <citnode>par</citnode> l' <citnode>administration</citnode> allemande.

    Les
    <citnode>premières</citnode> <citnode>commandes</citnode> <citnode>militaires</citnode> arrivent au <citnode>début</citnode> de 1940, grâce à la bienveillance intéressée de l'inspection des armements que Schindler "arrose" généreusement. Ces commandes, très lucratives, lui permettent d'agrandir l'entreprise, d' <citnode>acheter</citnode> de <citnode>nouvelles</citnode> machines et d'engager de <citnode>nouveaux</citnode> employés. Dès l'été, 40, la DEF (<citnode>Deutsche</citnode> Emailwaren Fabrik) d'Oskar Schindler <citnode>tourne</citnode> <citnode>jour et nuit</citnode> , avec le <citnode>concours</citnode> de 250 salariés <citnode>polonais</citnode>.

    A la
    <citnode>demande</citnode> de ses <citnode>amis</citnode> de l'Inspection, Schindler se <citnode>lance</citnode> dans la <citnode>fabrication</citnode> d'obus antichars dans une <citnode>aile</citnode> de l'usine. <citnode>Poussé</citnode> par le <citnode>comptable</citnode> Itzhak Stern, <citnode>qui</citnode> a su <citnode>gagner</citnode> sa confiance, il <citnode>commence</citnode> à <citnode>recruter</citnode> des travailleurs juifs par l'entremise d'Abraham Bankier et sous le contrôle du <citnode>bureau</citnode> de <citnode>placement</citnode> du Judenrat (<citnode>conseil</citnode> <citnode>juif</citnode>).

    Ces derniers ne perçoivent aucun salaire, leurs employeurs versant quant à
    <citnode>eux</citnode> une dîme au quartier <citnode>général</citnode> <citnode>SS</citnode> de Cracovie : 7,5 <citnode>Reichsmark</citnode> par <citnode>jour</citnode> pour un travailleur qualifié, 5 pour un manoeuvre ou un jeune. Mais Schindler <citnode>inspire</citnode> confiance à ses recrues, n les assurant qu'ils seront, chez lui, à l'<citnode>abri</citnode> des persécutions et survivront à la <citnode>guerre</citnode>. Cependant, la Gestapo a vent d'arrangements et de trafics dont Schindler se serait rendu <citnode>coupable</citnode> ; Celui-ci est arrêté, mais relâché, au <citnode>bout</citnode> de quelques <citnode>heures</citnode>, grâce à l'intervention de ses protecteurs, alertés par sa fidèle <citnode>secrétaire</citnode> et petite <citnode>amie</citnode>, <citnode>polonaise</citnode> , <citnode>Victoria</citnode> Klonowska.
    Le 28 avril 1942, Schindler
    <citnode>fête</citnode> son trente- <citnode>quatrième</citnode> <citnode>anniversaire</citnode> . Au <citnode>cours</citnode> d'une <citnode>cérémonie</citnode> réunissant l' <citnode>ensemble de son</citnode> <citnode>personnel</citnode> , il <citnode>embrasse</citnode> innocemment une adolescente <citnode>juive</citnode>. Un <citnode>employé</citnode> mal intentionné le dénonce. Il est <citnode>arrêt</citnode> une <citnode>nouvelle</citnode> fois par la Gestapo, <citnode>accusé</citnode> de violation des lois raciales et <citnode>conduit</citnode> à la sinistre <citnode>prison</citnode> de Montelupich. Après cinq <citnode>jours</citnode> de détention, il comparaît devant Rolf Czurda, chef des <citnode>services</citnode> de <citnode>sécurité</citnode> de Cracovie. L'intervention de plusieurs notables amis lui <citnode>sauve</citnode> la mise une fois <citnode>encore</citnode>. Schindler, <citnode>libéré</citnode> sur-le-<citnode>champ</citnode> , demande effrontément une <citnode>voiture</citnode> pour être reconduit chez lui...

    Lorsque les "procédures" antisémites se multiplient, avec
    <citnode>déportation</citnode> des "inutiles", Schindler réussit à sauver <citnode>douze</citnode> de ses employés <citnode>promis</citnode> à la <citnode>mort</citnode>. En <citnode>octobre</citnode> 1942, il <citnode>prend</citnode> le risque d'intervenir au cours d'une nouvelle "Aktion" afin de maintenir en <citnode>place</citnode> son <citnode>équipe</citnode> de <citnode>nuit</citnode>. Peu de <citnode>temps</citnode> après, il est <citnode>contacté</citnode> par un <citnode>dentiste</citnode> viennois du nom de Sedlacek, émissaire d'une organisation de <citnode>secours</citnode> juive de <citnode>Budapest</citnode> . Il fait à celui-ci un <citnode>compte</citnode> rendu de la situation et en reçoit des <citnode>fonds</citnode> qu'il fait parvenir à des organisations de <citnode>résistance</citnode>.

    Lorsque Amon Goeth,
    <citnode>commandant</citnode> du <citnode>camp</citnode> de <citnode>travaux</citnode> forcés de Plaszow, situé à dix <citnode>kilomètres</citnode> de Cracovie, propose aux <citnode>industriels</citnode> allemands employant du personnel juif d'installer leurs usines dans l'<citnode>enceinte</citnode> même du camp, Schindler soutient que les machines de la DEF ne peuvent être déplacées <citnode>sans</citnode> <citnode>dommages</citnode> ni perte de temps. En contrepartie, et en <citnode>gage</citnode> de sa bonne volonté, il rachète à un <citnode>vieux</citnode> <citnode>couple</citnode> un <citnode>terrain</citnode> dont il fait un camp <citnode>annexe</citnode> , en <citnode>payant</citnode> lui-même les <citnode>frais</citnode> d' <citnode>installation</citnode> (<citnode>barrières</citnode>, miradors, latrines, <citnode>bains-douches</citnode> , <citnode>lavoir</citnode>, <citnode>salon de coiffure</citnode> , <citnode>cabinet</citnode> <citnode>dentaire</citnode> , <citnode>magasin</citnode> d' <citnode>alimentation</citnode> , baraquements, etc.), pour un <citnode>montant</citnode> <citnode>total</citnode> de 300 000 Reichsmark. Le <citnode>projet</citnode> est agréé. avec enthousiasme par les autorités. <citnode>Deux</citnode> <citnode>ateliers</citnode> seront construits, l'un destiné à la fabrication de <citnode>marmites</citnode> , l'<citnode>autre</citnode> à celle d'obus. Cette <citnode>année</citnode>-là, la DEF présentera un bénéfice de 15, 8 <citnode>millions</citnode> de Reichsmarks...

    Fidèle à ses engagements, Schindler
    <citnode>protège</citnode> son personnel en maintenant les gardes SS et ukrainiens à l' <citnode>extérieur</citnode> de l'usine, les officiers tant seuls autorisés à y pénétrer pour inspection. Il veille à l'<citnode>hygiène</citnode> en faisant bouillir le <citnode>linge</citnode> pour écarter le risque de typhus, et <citnode>assure</citnode> à tous une alimentation <citnode>meilleure</citnode> et plus abondante qu'à Plaszow. <citnode>Bien</citnode> que les journées de <citnode>travail</citnode> soient <citnode>longues</citnode>, <citnode>personne</citnode> ne mourra d'épuisement dans son usine.

    Mais les efforts de Schindler et les
    <citnode>pots</citnode> -de-<citnode>vin</citnode> versés aux services administratifs pour maintenir la DEF en <citnode>activité</citnode> ne suffisent <citnode>pas</citnode>. Au cours de l'été 44, le <citnode>haut</citnode> commandement ordonne en effet la désaffection de Plaszow et ses <citnode>annexes</citnode> . Les employés de la DEF devront se rendre au camp en attendant d'être "regroupés" ailleurs - les <citnode>hommes</citnode> au camp de Gross-Rosen, où ils travailleront dans les <citnode>carrières</citnode> de l'entreprise <citnode>Terre</citnode> et <citnode>Pierre</citnode>, les <citnode>femmes</citnode> à <citnode>Auschwitz</citnode>.

    Schindler conçoit alors un
    <citnode>plan</citnode> aussi habile qu'audacieux <citnode>pour sauver</citnode> " ses " Juifs. Il propose de démanteler l'usine et de la transférer en Tchécoslovaquie où il réinstallera ses ouvriers qualifiés. A <citnode>Berlin</citnode> , il contacte et persuade le colonel Erich <citnode>Lange</citnode> qui lui garantit de nouveaux contrats. Le <citnode>service</citnode> du déploiement <citnode>donne</citnode> un avis <citnode>favorable</citnode> , et le <citnode>site</citnode> de la nouvelle entreprise est choisi sur proposition de l'ingénieur Sussmuth : ce <citnode>sera</citnode> le, <citnode>petit</citnode> <citnode>village</citnode> de Brinnlltz, à <citnode>proximité</citnode> de Zwittau où se trouve une usine de <citnode>textiles</citnode> appartenant à deux profiteurs de guerre, les <citnode>frères</citnode> Hoffrnan. Une <citnode>semaine</citnode> plus Lard, l' <citnode>entrepôt</citnode> de ces derniers est réquisitionné afin qu'y soit <citnode>instant</citnode> e la fabrique d'obus de Schindler.

    Pour accélérer les opérations, 1'
    <citnode>industriel</citnode> multiplie une fois encore les pots-de-vin et recense ses employés. Le 15 octobre 1944, <citnode>environ</citnode> 800 hommes e la <citnode>Liste de Schindler</citnode> quittent Plaszow pour Brinnlitz. <citnode>Trois</citnode> <citnode>cents</citnode> femmes les rejoindront, au <citnode>bord</citnode> de l'épuisement, après un terrifiant <citnode>séjour</citnode> à Auschwitz.

    Placé, sous la tutelle du Sturmbannfuhrer Hassebroeck (commandant de Gross-Rossen et de 103
    <citnode>camps</citnode> annexes en Pologne, Allemagne et Tchécoslovaquie), Brinnlitz a été équipé, une fois de plus, aux frais de Schindler qui déboursera chaque jour 7,5 Reichsmarks par <citnode>ouvrier</citnode> "hautement qualifié", et 6 pour les <citnode>autres</citnode>. Mais alors que la DEF de Cracovie avait fabriqué pour plus de 16 millions de Reichsmarks de <citnode>matériel</citnode> de <citnode>cuisine</citnode> et de matériel <citnode>militaire</citnode> , l'usine de Brinnlitz ne produira pas un <citnode>seul</citnode> obus utilisable. Schindler, anticipant - et souhaitant - la défaite allemande, freine en effet la production sous prétexte de "problèmes <citnode>techniques</citnode> " et <citnode>ferme</citnode> les <citnode>yeux</citnode> sur les sabotages <citnode>commis</citnode> par ses ouvriers sur les <citnode>machines-outils</citnode> et les <citnode>fours</citnode> de <citnode>moulage</citnode>. Les <citnode>autres fabricants</citnode> dépendant de lui - la production d'obus a été répartie, pour raisons de sécurité, entre plusieurs usines, chargées respectivement des <citnode>douilles</citnode>, des amorces et de l' <citnode>assemblage</citnode> - protestent, tempêtent, exigent des contrôles. Mais Schindler ne se <citnode>laisse</citnode> pas intimider. Il berne les délégués de l'inspection de l'armement en leur offrant du <citnode>cognac</citnode>, des <citnode>cigarettes</citnode> et de somptueux <citnode>repas</citnode> copieusement arrosés. Il <citnode>joue</citnode> l'industriel bafoué, dénonce ses <citnode>fournisseurs</citnode> et, en dépit des <citnode>mises</citnode> en demeure, poursuivra son <citnode>manège</citnode> <citnode>pendant</citnode> sept <citnode>mois</citnode> sans être inquiété.

    Avec l'
    <citnode>aide</citnode> <citnode>discrète</citnode> autant qu'efficace d'Emilie, qui <citnode>partage</citnode> à <citnode>nouveau</citnode> sa <citnode>vie</citnode>, il veille à l'hygiène de son personnel, évitant une épidémie de typhus qui entraînerait la <citnode>fermeture</citnode> immédiate du camp. Il fait également passer de la <citnode>nourriture</citnode> aux employés, <citnode>portant</citnode> la ration <citnode>quotidienne</citnode> à 2 000 <citnode>calories</citnode> par personne. Au cours de l'<citnode>hiver</citnode> 1944-45, il place en outre plusieurs <citnode>anciens</citnode> détenus d'Auschwitz dans des usines de Moravie et en accueille aussi à Brinnlitz où ils sont soignés.

    <citnode>Face</citnode> aux pressions croissantes des troupes <citnode>russes</citnode> , l'Allemagne commence à évacuer ses camps en tentant d'effacer les traces des <citnode>crimes</citnode> <citnode>nazis</citnode> . Il est prévu qu'en <citnode>cas</citnode> de repli, les prisonniers de Brinnlitz seront <citnode>soumis</citnode> à une <citnode>ultime</citnode> <citnode>sélection</citnode> , les plus valides rejoignant le camp de Mauthausen, les autres étant exécutés sur place par les hommes du commandant Liepold. Pour éviter un <citnode>tel</citnode> <citnode>massacre</citnode> , Schindler intervient auprès de Hassebroeck, dénonçant les excès et les beuveries de Liepold. A la <citnode>fin</citnode> du mois d'avril, ce dernier est transféré dans un bataillon d' <citnode>infanterie</citnode> SS.
    Le jour de son anniversaire, Schindler annonce à ses employés l'effondrement imminent de la tyrannie, ainsi que son intention de rester à Briniilitz jusqu'au cessez-le-feu, afin de prévenir d'éventuelles exactions.

    L'armistice est signé le 7 mai 1945, le cessez-le-feu entrant en vigueur le 8 à minuit. Avant d'abandonner ses fonctions, Schindler incite ses employés à la modération, en les remerciant pour leur coopération. Avec une habileté consommée, il félicite les gardes SS pour leur comportement exemplaire, leur ôtant toute velléité de se battre. Ceux-ci quittent l'atelier sans protester et disparaissent vers minuit, laissant derrière eux leurs armes. Après avoir remis à ses ouvriers des manteaux, chaussures et lainages stockés à leur intention, Schindler revêt une tenue de prisonnier et part avec Emilie en Mercedes. Huit volontaires l'accompagnent dans un camion chargé de nourriture, d'alcool et de cigarettes. Trois jours plus tard, un officier russe vient libérer Brinnlilz. Pendant ce temps, Schindler et sa
    <citnode>suite</citnode> gagnent successivement Linz, puis Nuremberg et Constance où ils sont remis aux autorités françaises. Après sept jours d'interrogatoire, les Français apprennent leur véritable identité, et leur étonnante odyssée.

    Mais entre-temps, les Russes ont confisqué l'usine de Brinnlitz et les Tchèques ont fait main basse sur les bijoux des Schindler. L'industriel, ruiné, ne peut plus compter que sur la protection et le dévouement de ceux de ses employés restés en Allemagne et qui sont désormais sa vraie famille.

    Fort heureusement, la Commission d'entraide (organisation de secours international juif) vient à son secours. Au vu de sa situation désastreuse, elle lui fait don, en 1949, de 15 000 dollars. Schindler part alors pour l'Argentine avec Emilie et une demi-douzaine de familles juives amies. Etabli dans une ferme des environs de Buenos Aires, il tente de se reconvertir à l'élevage, mais fait faillite en 1957. Le couple se retire alors dans une maison de banlieue procurée par l'organisation juive B'nai B'rith. Après avoir travaillé pendant un an comme représentant de commerce, Schindler retourne seul à Francfortt et réussit à acheter une fabrique de ciment grâce aux dons de la Commission d'entraide et des anciens de Brinnlitz. Mais C'est un nouvel échec : l'affaire est mise en liquidation en 1961.

    Apprenant ses ennuis, les "Schindlerjuden" d'Israël l'invitent dans leur nouvelle patrie où il reçoit un accueil triomphal. A la demande d'Itzhak Stern, Jakob Sternberg et Moshe Beijski, le conseil d'administration de Yad Vashern examine le dossier Schindler et reconnaît officiellement sa courageuse action en faveur des Juifs. La municipalité de Tel Aviv lui rend un hommage solennel pour son cinquante-troisième anniversaire en apposant, dans le Parc des Héros une plaque attestant qu'il a sauvé de la mort 1 200 prisonniers. Dix jours plus lard, Schindler se voit décerner à Jérusalem le titre de "Juste". Il est invité à planter un arbre à son nom dans l'Allée des Justes menant au mémorial de Yad Vashem (deux autres sont plantés en l'honneur de Julius Madritsch et du directeur de son usine de Plaszow, Raimund Titsch.)

    Schindler, démuni et démoralisé, s'est retiré dans un petit appartement de Francfort. Il passe chaque année plusieurs mois chez les survivants de Brinnlitz, devenus ses seuls soutiens moraux et financiers. Stern, Sternberg et Beijski harcèlent le gouvernement allemand pour que celui-ci verse une pension à leur ami. En 1966, le président Adenauer lui remet la Croix du mérite, et à partir de juillet 1968, Schindler perçoit une pension mensuelle de 200 marks. Employé par les Amis allemands de l'Université hébraïque, il collecte des fonds auprès de donateurs ouest-allemands et met sur pied un programme d'échanges entre jeunes israéliens et allemands.
    En 1972, soixante-quinze anciens de Brinnlitz font un don de 120 000 dollars pour que soit dédié à Schindler un étage du Centre de recherches Truman de l'Université hébraïque. Une salle de lecture abritera un "Livre de la vie" retraçant sa conduite et citant les noms de tous ceux qu'il a secourus.

    Cependant sa santé, déjà chancelante, ne cesse de décliner. Oskar Schindler meurt d'artériosclérose le 9 octobre 1974, à Francfort. Conformément à ses dernières volontés, il est enterré dans le cimetière orthodoxe de Jérusalem en présence d'une foule impressionnante et de nombreux "Schindlerjuden" venus lui rendre un ultime hommage.



    Source : cultes.ifrance.com/.../cultes.ifrance.com/bioschindler.htm

     


  • Commentaires

    1
    Eilfie
    Mardi 16 Mars 2010 à 14:15
    Bel article sur un homme au courage impressionnant, qui aura tout fait pour aider les juifs de son usine et ainsi leur sauver la vie. Parfois au prix de la sienne.

    C'est un bel hommage que tu lui rends là, son nom doit rester dans l'histoire. Le film tiré de sa vie est fort en émotions et horreurs mêlées, sans jamais tomber dans le glauque. Liam Neeson a interprété le rôle d'Oskar Schindler avec brio. Ce film restera dans ma mémoire, d'autant plus que l'hommage qui lui est rendu à la fin ne peut que tirer des larmes d'émotion, même aux plus durs d'entre nous.

    Merci pour cet article Pralines :)
    2
    samdalia
    Mardi 16 Mars 2010 à 18:46
    j'aime tellement l'histoire de cet homme!!
    "qui sauve un homme, sauve l'humanité"
    bravo et merci pour cet article!
    bonne soirée
    3
    PRALINES1 Profil de PRALINES1
    Mardi 16 Mars 2010 à 21:31
    oui tres belle histoire merci bisousssssssssss

    bonne soiree
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    4
    PRALINES1 Profil de PRALINES1
    Mardi 16 Mars 2010 à 21:35
    oui cet article m'a émue

    le courage est un mot oublier a notre epoque ....

    mais c pourquoi il ne faut pas oublie ces hommes..........

    merci pour ta visite et ton beau com j'apprecie beaucoup

    bonne soiree bisous

    pralines
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