• Train Fantome De Sunvalley

    Train Fantome De Sunvalley

    Train Fantome De Sunvalley
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    Monsieur Lee n'était ni riche, ni beau, ni très intelligent. A vrai dire, il n'avait pas réussi grand-chose dans sa vie : il changeait d'emploi tous les 6 mois, et de femme tous les ans. Dans l'un et l'autre cas, il ne partait jamais le premier : les emplois le quittaient tout comme les femmes. Arrivé à l'age de 51 ans, Monsieur Lee s'était habitué à la guigne et à la solitude. Personne ne connaissait vraiment son nom, c'est pour cela qu'on l'appelait Lee, monsieur Lee, un peu par dérision sans doute. Son vrai nom était : Polarowsky, mais personne ne l'a su, du moins de son vivant. Monsieur Lee avait acheté, à la fin des années 50, un petit bout de terrain avec une maison dessus. Ou plus exactement une drôle de maison avec un peu de terrain autour. La vérité était que Monsieur Lee avait acheté une gare désaffectée avec un bout de courette devant et 200 mètres de terrain rocailleux derrière : du terrain aride, sec, dont il ne pouvait rien faire, à cause de la voie de chemin de fer. La gare de Sunvalley était désaffectée depuis plus de 20 ans, exactement depuis le départ du dernier chercheur d'or mort d'épuisement dans les mines où personne n'avait rien trouvé.

    L'administration des chemins de fer avait enlevé les signaux, les fils téléphoniques, même la petite enseigne émaillée où avait été peint, bien longtemps auparavant, le mot "Sunvalley", mais les rails étaient restés. Deux rails rouillés, tordus au bout, encombrés de ronces et d'herbes folles, deux rails qui ne servaient à rien, puisqu'ils mesuraient à peine 10 mètres pour l'un et 7 mètres pour l'autre, mais deux rails drôlement gênants devant une ancienne gare transformée en maison de campagne. Monsieur Lee avait repeint la maison en blanc cassé, les volets en vert, il avait bricolé une drôle de véranda avec des panneaux de bois à croisillon, il avait planté des fleurs dans des bacs de ciment. Sans être luxueuse, sa petite maison lui plaisait bien, s'il n'y avait eu les rails. Bien sur, il avait tenté de les enlever lui-même : mais croyez-moi, desceller des rails tout seul n'est pas une mince affaire, et Monsieur Lee n'avait trouvé personne à Sunvalley pour l'aider. A Sunvalley, on se méfiait de cet étranger qui venait d'acheter la gare : Monsieur Lee avait une mauvaise réputation, les dames changeaint de trottoir lorsqu'il se rendait en ville, avec son sac de toile rempli de bouteilles qui s'entrechoquaient. Le vice de Monsieur Lee n'était pas bien méchant : pour tromper sa solitude, il achetait du bourdon et le soir, tout seul sur sa véranda, il en buvait peut-être un peu plus que prévu, mais il ne dérangeait personne.

    En 1958, Monsieur Lee avait perdu son travail. Une fois de plus. Mais au lieu de traîner dans les garages et les stations-services à la recherche d'un nouvel emploi, Monsieur Lee avait décidé de prendre quelques vacances, et il s'était installé chez lui, à Sunvalley. Il se passa une semaine avant que les faits étranges se manifestent. Un matin, Monsieur Lee revenait du drugstore où il avait fait ses quelques provisions. Comme à son habitude il s'était arrêté au salon de Bertie. "Alors Monsieur Lee, s'exclame Bertie, comment va le soleil ?". "Le soleil va bien, mais moi je ne peux plus dormir !"...répond Monsieur Lee. "Ah ah répondit Bertie. Monsieur Lee, votre maison vous donne des soucis..?"..."Non, ce qui me gêne c'est le bruit du train qui passe devant chez moi...!" " Le bruit du train...? Quel train ???". "Le bruit du train qui passe vers cinq heures du matin. !" "Mais il n'y a plus de train depuis bien des années Monsieur Lee...! répondit Bertie...Après plusieurs péripéties verbales, Bertie ne croyant en aucun cas Monsieur Lee et Monsieur Lee étant certain de ce qu'il avancait, il paya ses consommations et s'en alla. Le docteur Shirer, qui participa à la conversation chez Bertie, raconta les cauchemars de Monsieur Lee au révérend Joke, qui les rapporta à son tour au shériff Morris. Aussi, ce dernier ne se montra pas surpris de recevoir, quelques jours, plus tard, la visite de Monsieur Lee, plus pâle, plus triste et plus titubant que jamais.

    - Quel bon vent vous amène Monsieur Lee ? s'enquit poliment le shériff...

    - Shériff il faut m'aider. Il faut qu'on enlève ces rails qui sont devant ma maison. Il faut qu'on les retire, comme ça, le train ne pourra plus passer...

    Le shériff s'enerva légèrement en disant à Monsieur Lee que le dernier qui passa sur ces fameuses rails, le fit il y a 28 ans en emmenant le corps d'un vieux chercheur d'or. Depuis, la gare fut abandonnée....Monsieur Lee se tortillait sur sa chaise. Il semblait sur le point de pleurer. "Je sais bien shériff, que tout ce que je raconte peut paraître impossible, mais je vous jure, tous les matins, vers 5 heures, un train passe devant ma maison. Chaque matin il passe de plus en plus vite, et il fait plus de bruit, c'est infernal, shériff. Je ne dors plus, j'attends, toute la nuit et j'ai peur...". "Qu'y-a-t-il dans votre sac Monsieur Lee..? demanda le shériff. "Du bourbon" rétorqua Monsieur Lee. Le shériff lui conseilla d'arrêter de boire, lui même faisant des cauchemars quand il en abusait...! Monsieur Lee décida de partir du bureau du shériff voyant bien qu'il ne le croyait pas. En partant il dit quand même une dernière chose : "Dépêchez-vous..."

    Monsieur Lee s'éloigna vers le bout du village, vers l'ancienne gare désaffectée. Deux jours, trois jours se passèrent, et Monsieur Lee ne reparut pas à Sunvalley. Le premier à s'en apercevoir fut le vendeur du drugstore, qui fit remarquer à Bertie qu'il ne venait plus acheter de bourbon. Effet boule de neige faisant, l'information arriva jusqu'au shériff Morris. Il revoya Monsieur Lee le regard implorant et aux dernières paroles "dépêchez-vous...". Aussi, à la tombée de la nuit, alors qu'il revenait d'une ferme isolée, au volant de sa Ford équipée de gyrophares et de sirènes stridantes, il décida de faire un détour et d'aller rendre visite à Monsieur Lee. Lorsqu'il arriva devant l'ancienne gare, il donna deux coups de sirène. Il sortit de sa voiture, s'avança vers la petite maison repeinte en blanc cassé et posa une botte poussièreuse sur la marche qui craqua. "Monsieur Lee...??" Il y avait un méchant petit vent qui venait du sud en soulevant des tourbillons de sable. Le shériff frappa à la porte, puis ouvrit. Il faisait frais à l'intèrieur. Les volets étaient entr'ouverts et dans la pénombre, le shériff aperçut une photo de New York, une guitare sans cordes et une photo en couleurs d'une très belle femme avec une dédicace dans le coin. Le shériff jeta un coup d'oeil dans la petite chambre à coucher, impeccablement propre et rangée. La maison était vide. Absolument vide. Monsieur Lee avait disparu.


    Le shériff allait repartir, lorsqu'il eut tout de même envie de voir ces fameux bouts de rails inutiles, qui ne venaient de nulle part. Il poussa la porte de la véranda. Sur les rails rouillés, envahis de ronces, où aucun train n'était passé depuis 28 ans, gisait le corps de Monsieur Lee. Un cadavre sanglant, méconnaissable, décapité, le cadavre écrasé et traîné sur plusieurs mètres par un train roulant à très grande vitesse...!! Une longue enquête réunit pendant plusieurs mois les policiers du F.B.I. et diverses personnalités américaines du monde scientifique. L'enquête menée discrètement, fut classée un an plus tard. Des techniciens de la N.A.S.A., des spécialistes du F.B.I., de la C.I.A. avaient rendu le même rapport : Monsieur Lee avait été écrasé par un train qui ne roulait plus depuis 28 ans. On nota prudemment dans le dossier que pour son dernier voyage, le train avait transporté le corps d'un vieux chercheur d'or. On nota aussi qu'au début du siècle, l'un des chefs de gare de Sunvalley avait été assassiné dans sa gare par des bandits ivres. Le dossier, qui existe encore dans les archives du F.B.I. dans la section des "affaires à revoir avec supplément de connaissances scientifiques" a été classé sous le titre "Train fantôme de Sunvalley"...

  • Commentaires

    1
    melz
    Dimanche 18 Avril 2010 à 01:08
    Je ne la connaissais pas cette histoire! Troublant, il faut bien dire. Et surtout à ne pas raconter perdus dans les bois autour du feu, la nuit!
    2
    PRALINES1 Profil de PRALINES1
    Dimanche 18 Avril 2010 à 01:14
    oui lol tu vas bien dormir,,,,,,,,,,

    bisous
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