• Préparation de têtes humaines chez les cannibales

     

    Les naturels de la Nouvelle-Zélande conservent quelquefois les têtes de leurs amis, mais c’est dans l’intention de payer à la mémoire des morts un tribut de respect et d’admiration, de montrer ses restes aux parents et aux amis absents au moment de la mort, et de pouvoir à certaines époques de l’année célébrer en leur honneur des cérémonies funèbres. Le mode de préparation des têtes, chez les Néo-Zélandais, prévient non seulement avec le plus grand succès la décomposition, mais encore assure un état parfait de conservation aux traits du visage.

    Voici le procédé employé dans cette circonstance :

    Quand la tête a été détachée du tronc, on brise avec une pierre ou un bâton la partie supérieure du crâne ; on vide entièrement la cervelle, et on lave la cavité du crâne à diverses reprises, jusqu’à ce qu’elle soit entièrement nettoyée. On plonge alors la tête dans l’eau bouillante pendant quelques minutes, ce qui fait disparaître tout l’épiderme. On a soin, pendant cette opération, de ne point toucher à la chevelure, car elle tomberait aussitôt ; mais quand la chevelure est refroidie, elle reste attachée et fixée à la tête avec plus de force qu’auparavant. De petites planchettes sont placées des deux côtés du nez afin de lui conserver sa forme naturelle ; un autre petit morceau de bois est, en outre, introduit dans le nez pour empêcher qu’il ne se déforme ; enfin on bourre les narines avec du lin. On arrache les yeux, si ce sont ceux d’un chef, on les mange, on les jette avec mépris dans tout autre cas. On coud la bouche et les paupières, pour qu’elles ne perdent pas leur aspect ordinaire. D’avance a été creusé dans la terre une espèce de four qu’on remplit de pierres rougies. Ce four, fermé de tous côtés, n’a qu’une ouverture pratiquée au sommet, et à laquelle s’adapte parfaitement la partie supérieure de la tête.

    Les pierres chaudes sont arrosées d’eau aussi souvent que cela est jugé nécessaire : il en résulte une fumée qu’augmente encore des feuilles imbibées d’eau et qu’on a introduites dans le four. La chaleur et la fumée pénètrent ainsi dans l’intérieur de la tête, dont la base est placée, comme nous l’avons dit à l’ouverture du four. Pour entretenir la chaleur et la fumée, on renouvelle souvent les pierres chaudes et l’eau jusqu’à ce que cette opération soit terminée. Le naturel qui est chargé de cette préparation doit veiller à ce qu’il ne se forme point de ride sur le visage et passe souvent la main sur la peau, afin de prévenir toute altération dans les traits. Ce procédé pour conserver les têtes humaines exige 24 à 30 heures. Quand la tête a atteint le degré voulu de préparation, on la retire du feu, on la fixe à un bâton et on l’expose au soleil. On oint fréquemment les têtes avec de l’huile, bien que cette dernière condition ne soit pas jugée indispensable.




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